Jean-Marie Corre
L’histoire
Jean-Marie Corre, né le 21 juin 1864 à Tremel (Côtes-du-Nord) et mort le 18 septembre 1915 à Guingamp (Côtes-du-Nord), fut coureur cycliste puis fabricant de bicyclettes de 1895 à 1914 (ateliers à Paris puis à Rueil) et constructeur d’automobiles ainsi que pilote automobile sous la marque Corré, puis Corre La Licorne(usines à Levallois-Perret).
Jean-Marie Corre perd un match de 1 000 km contre Charles Terront en février 1893, puis contre Auguste Stéphane en janvier 1894. Le 26 septembre 1897, il bat le record du monde des 24 heures sans entraîneur au vélodrome de Rouen en parcourant 671 km1.
Il participe personnellement derrière un volant à Paris-Bordeaux et à Paris-Berlin en 1901, à Paris-Vienne en 1902, puis à la course automobile Paris-Madrid en 1903 (60e), toujours sur des modèles de sa conception2, établissant aussi grâce à Georges Prade le record de la distance Paris-Vienne sur une autre voiturette de sa construction3.
En 1907, la famille Lestienne, des filateurs industriels du Nord, reprit la Société française des automobiles Corre. Les armoiries de cette famille portaient une licorne qui devint la marque et peu à peu le nom de la firme. Elle poursuivit ses activités jusqu’en 1949 sous le nom de Licorne ou La Licorne, avant d’être reprise par Berliet, suite à des difficultés d’approvisionnement d’acier dues au plan Pons et à la décision de Citroënde cesser de lui livrer des moteurs.
Jean-Marie Corre poursuivit de son côté une activité artisanale de fabrication automobile sous la marque Corre, JC ou Le Cor jusqu’en 1913.Il avait épousé Marie-Augustine Kerharo à Plestin-les-Grèves le 17 août 1892.
Palmarès
- 1892
- Basel-Strasbourg
- 2e de Paris-Clermont-Ferrand
- 1893
- 3e de Bordeaux-Paris (vainqueur alors Louis Cottereau, également futur constructeur automobile)
- 1895
- 2e de Bordeaux-Paris
- 3e de Paris-Besançon
Corre – La licorne
Au début de son activité, l’entreprise produisit des tricycles et quadricycles cabriolets avec un monocylindre. Les voitures furent produites sous le nom de Corre, puis Corre-La Licorne au moment où la firme choisit la marque à la licorne dressée pour orner ses calandres.
Il semble qu’elle ait adopté cet emblème à la suite des victoires en course du pilote Waldemar L’Estienne, dont les armoiries familiales portaient une licorne rampante.
Après un procès de cinq ans, Corre, ruiné, est obligé de vendre son entreprise.
La société fut reprise en 1907 par Waldemar L’Estienne, qui avait fait fortune dans le textile, qui abandonna bientôt le nom de Corre pour ne conserver que celui de Licorne ou La Licorne.
Après la Seconde Guerre mondiale, elle ne fut pas retenue dans le plan Pons pour la production automobile et fut lâchée par Citroën qui refusa de lui fournir des moteurs plus avant.
Elle cessa ses activités en 1949, après avoir été racheté par Bugatti, et fut vendue à Berliet.
Le fondateur de la marque, à la vente de son usine en 1907, poursuivit indépendamment une production artisanale d’automobiles jusqu’en 1913 sous son nom (Corre, Le Cor, JC).
L’entreprise aura réalisé plus de 200 modèles différents et aura produit un peu plus de 33 000 véhicules de 1901 à 1949.